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Compte-rendu du concert à l'Ile St
Germain, Paris, 16-09-1982 par Southern Pacific. Hello LGO's ! J'ai la plume en verve en ce moment ... alors
allons-y pour mes impressions sur le concert de ... Neil Young and Transband. Ile St Germain, Paris,
16-09-1982. Septembre 82 ... Etudes et service militaire derrière
moi, me voilà à Caen où je suis depuis un an chef de rayon au Continent
de Mondeville ... Et qui dit boulot dit salaire, pognon, fortune
! ! ! Les 4 000 balles que je gagne par mois représentent une amélioration
tellement considérable par rapport aux vaches maigres des années
étudiantes ou militaires que j'ai pu investir dans une chaîne correcte
et dans une discographie complète de Neil. Cerise sur le gâteau,
grâce à un copain suédois qui à ouvert un magasin de disques à Goteborg
et qui a les "contacts" adéquats, ma petite collection
de bootleg LP's commence à s'étoffer : BBC Broadcast , Old Man's
Fancy, Carnegie Hall ... Par contre, c'est toujours aussi difficile
d'avoir des informations précises sur les projets et l'évolution
musicale de notre Loner, aussi quand j'apprends qu'un concert est
programmé à Paris, je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre ... Sur les billets, ils ont repiqué le visage de Neil sur la pochette
de "Comes a Time" ... aurons-nous donc droit à un concert
Country, ou à un nouveau set rageur avec Crazy Horse, dans la lignée
de "Re.ac.tor", dernier album en date (et qui m'a personnellement
rassuré par rapport aux productions précédentes ...). Bon de toutes
façons, on ne se pose même pas la question, on y va ... Et nous voila partis , Marie-Laure (que j'épouserai
trois mois plus tard) et moi dans la Pigeot 104, direction Paris
et les quais d'Issy Les Moulineaux où nous retrouvons sa soeur,
le beauf et un autre couple de copains rameutés pour l'occasion.
Nous accédons à l'Ile St Germain par un pont sur la Seine, dont
la pile centrale repose sur la pointe de l'île (un peu dans le style
de l'Ile de la Jatte en face de Puteaux . . .). Les
escaliers font une vingtaine de mètres de large, ce qui ne pose
aucun problème pour l'entrée ( ce sera une autre histoire quelques
heures plus tard) La scène est installée dans un superbe amphithéâtre
de verdure, il fait beau, le fond de l'air est doux, la nuit tombe
doucement ... Superbe. Et le "Transband" entre en scène
... le choc ! ! ! L'allure de Neil (cheveux courts, combinaison
blanche, baskets ...) n'a plus rien à voir avec celle du pavillon
de Paris de 1976 ... Je reconnais Molina et Lofgren, par contre
il me faut un moment pour comprendre que le bassiste bedonnant en
béret basque est bien le même Bruce Palmer que le fringant jeune
homme du Buffalo Springfield ... Et puis qu'est-ce que c'est que
ces congas et tous ces claviers ? Méfiance, méfiance ... Et ca démarre ... et vraiment très fort ...
Les trois premiers morceaux du concert restent pour moi le meilleur
souvenir de cette soirée ... Il faut dire que si j'adore Neil,
j'aime aussi beaucoup les guitares et, sachant la quantité qu'en
possède Neil, je suis souvent un peu frustré qu'il nous mette systématiquement
Old Black à toutes les sauces ... Là il ne m'a pas déçu ...
Il attaque un "On The Way Home" sensationnel, jouant en
rythmique d'une Gretsch beige genre "Chet Atkins" pendant
que Lofgren tricote de somptueux solos avec sa Strato en bondissant
à travers la scène. Puis Neil attrape LA mythique Gretsch White
Falcon de l'époque CSNY (voir la pochette de 4 Way Sreet) et nous
balance un "Don't Cry No Tears" d'anthologie, agrémenté
d'un splendide chorus en harmonique avec Lofgren ... et enfin
il empoigne une Gibson (Explorer ou Firebird, je ne suis pas sûr
...) dotée d'un sustain phénoménal qui fait merveilleusement vibrer
la ligne mélodique d'"Everybody Knows This Is Nowhere"
... La suite du concert sera ... comment dire ... étrange. Le groupe est bon, Neil est en forme, mais il y a comme
une sensation d’inadéquation entre le groupe et les morceaux ... Franchement, le TransBand était-il le meilleur choix pour jouer
Cortez, Hurricane, Southern Man ? ... et puis il y a tous ces
morceaux au vocoder qui laissent un sentiment bizarre (bien sûr
, on ne sait alors rien des problèmes de Ben et de la démarche qui
mènera à "Trans"...) même si "Sample And Hold"
est une vraie réussite ce soir là ... et puis, ces "greatest
hits" acoustiques joués de temps en temps entre les morceaux
électriques (Old Man, The Needle And The Damage Done, Sugar Mountain
...), quelle cohérence avec le reste du show ? Et ce "Like
An Inca" chaotique et interminable ... Bon n'exagérons rien,
c'était quand même une super soirée (avec quelques perles comme
"Comes A Time" avec Lofgren au biniou, ou un "Mr
Soul" d'enfer ...) mais le fait d'être un inconditionnel
ne doit pas exclure une part d'esprit critique ... Le pire était malheureusement à venir ... une
fois les lampions éteints, les quelques milliers de personnes dont
l'arrivée s'était étalée sur plusieurs heures se sont bien sur toutes
mises en tête de sortir en même temps ... et là l'escalier de
20 mètres de large cité plus haut s'est révélé une souricière abominable
... Il nous a fallu plus d'une heure pour sortir, écrasés, poussés,
notre petit groupe bien sûr complètement dispersé ... l'angoisse
de se demander si Marie-Laure n'était pas en train de se faire piétiner
... Franchement, on a frisé le Heysel ce soir là, et si, à ma
connaissance, aucun concert n'a plus jamais été organisé sur l'Ile
St Germain, c'est que les organisateurs ont eu chaud ... Dommage,
le site était superbe. Ca a failli se terminer encore plus mal pour nous
car les 200 kms jusqu'à Caen m'ont semblé interminables, et je me
suis réveillé plusieurs fois en sursaut avec la Pigeot à quelques
centimètres du rail de sécurité ... enfin, on est encore là pour
en parler ... et puis c'était Neil après tout. Southern Pacific |
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