Les arbres se sont dévêtus pour mieux nous enlacer Tous les
circuits se sont libérés de leurs routines Pas drôle Faibles esclavagistes
englués ont perdu leur ombre Un rasoir est offert pour les poches maigres et
affamées Pas drôle Les arbres se sont dévêtus pour nous couvrir Les
mains tendues de l’univers sont sollicitées Pas drôle Les gorges se
tordent et les branches cachent leur sourire La nature serre agréablement les
gosiers de notre ivresse préférée Pas drôle Les arbres se sont dévêtus
pour ne pas s’aimer L’articulation entre deux êtres est secouée d’une
imagination malveillante Pas drôle Notre céramique décore superbement la
prison de notre coeur Et sa paroi ne sait que s’épaissir à chaque coup
d’innocence Pas drôle L’amour a de l’arthrite infestée d’illusion
racinaire Un silence gesticulateur fait sourire le numéro un Pas
drôle Les degrés froids ont leurs racines à la cime frissonnante du
positif Les quintes vont en multiple de cinq ou de six pour nous
distraire Pas drôle Examens et souvenirs mirobolants noient le bocal
crasseux Mais qui lui est tangible et pourquoi pas publicitaire Pas
drôle Les lemmings visitent les chasses d’eau et jouent au Niagara Tandis
que l’écorce modèle ses rides vers une jalousie amicale Pas drôle Les mots
rouillés sont abattus le temps d’un week-end Le dessin est inoxydable et
s’alite dans des draps d’osier Pas drôle Le rêve guide mon crayon à ma
couleur à MA signature Ah le virtuose ! Salaud ! Drame de la beauté ou de
l’originalité ? Pas drôle Puisons notre regard hors des traquenards
arboricoles Un livre ! Les mots sont tordus jusqu’à la forme
devenue Padrol Parfois les murs atteignent les rêves pour nous gifler
Notre neurone feuillette alors notre saine putréfaction Pas drôle Mais
nécessaire pour calmer notre crépuscule fétiche Et boxer les feuilles qui ne
cherchent qu’à s’écraser Pas drôle La sève de nos bras apparaissent sur
notre ventre gras Chassons le douillet empâtement qui nous couche devant le
jour et la nuit Pas drôle Les mots musicaux qui étaient en thalle
s’échappent en mutation Les directions ne répondent plus et je ne dis plus
forcément que ce n’est Pas drôle Rions ! Un ami vit un rêve étouffant et
porte une volonté vaine A vouloir s’enfuir par LA fameuse porte masquée par
le lit conjugal Pas drôle ? Les muscles muraux lui font retourner près de
sa dulcinée plombée Cette nuit trembla de tapage et déborda de rage et s’élargit d’absence Pas
drôle ? L’oeil de l’amie soupçonne le jour de la plonger dans le cauchemar de
son ami Tous les meubles de la chambre ont voyagé et assurément avec
fracas Pas drôle ? Pour que le rêve confère des qualités d’aveugle et de
sourd Le sommeil a une poigne insondable que nous pouvons comparer à la
mort Pas drôle
Denis (30 janvier 2005)
© IDDN 2005
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