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Compte-rendu du concert du Palais
des Sports, Paris, 29-05-1987 par Southern Pacific. 1987 ... les temps sont difficiles, même pour les fans les
plus inconditionnels de Neil ... Celui-ci est en pleine période
de conflit avec Geffen (mais ça, bien sûr, on ne le sait pas, car
pas d'internet, etc ...) et ses dernières productions, achetées
systématiquement par fidélité indéfectible, me laissent quand même
quelque peu perplexe ... et les regards consternés que me jette
Marie-Laure quand je mets sur la chaîne ""Everybody's
Rocking", "Old Ways" ou "Landing On Water"
me font prendre clairement conscience du peu de cas que, comme nombre
de fans moins inconditionnels que moi, elle fait des "expériences"
rockabilly, techno ou country auxquelles se livre notre musicien
favori ... Ceci étant, elle n'est pas écoeurée au point de refuser de m'accompagner
quand on annonce un concert à Bercy. Les billets sont déjà imprimés
Palais Omnisports de Paris Bercy, mais le marchand me précise que le conçert aura finalement
lieu au Palais des Sports de la Porte De Versailles ... Ah bon
? Ca commence bien ... ********************************** Eh oui ... ce témoignage exceptionnel que constitue "Muddy
Track" que je n'ai découvert qu'il y a 6 mois (merci qui ?
devinez pour voir ...) ne peut être dissocié des souvenirs à chaud
que m'a laissé ce concert ... tellement il nous éclaire sur l'état
d'esprit de Neil, s'acharnant à regagner son public en multipliant
les shows à travers l'Europe dans des petites salles à moitié vides,
alternant les bonnes et les mauvaises nuits ("the fucking show
sucked ..."), supportant difficilement les approximations
de Talbot visiblement en pleine crise éthylique ("why can't
you play your part ?" ...) ... Heureusement , ce soir-là à Paris c'était plutôt "a good
night" ... Fermeture de la parenthèse. Nous voici donc au Palais des Sports ... Plutôt sympa d'ailleurs,
la taille réduite et la forme circulaire de la salle, ainsi que
la pente prononcée des gradins nous permettent de nous installer
légèrement sur la gauche, à peine à 20 mètres à vol d'oiseau de
la scène, bonne visibilité ... super, je vais voir Neil de plus
près que jamais ! Rapide coup d'oeil au matos, 3 amplis, 3 micros,
un piano, une batterie ... bon ça se présente plutôt bien. Puis
coup d'oeil sur le public ... assez clairsemé d'ailleurs ...
Oh là, ça ne se rajeunit pas ... les tenues Baba d'époque sont
de sortie mais les barbes grisonnent, et les crânes se dégarnissent
... "et toi, tu t'es pas regardé ?" me glisse ma charmante
épouse ... Et ils entrent en scène, Neil and Crazy Horse vieillis, massifs
(surtout Neil qui s'est spectaculairement étoffé ...), mais pas
du tout émoussés à en juger par le "Mister Soul" fabuleux
qu'ils nous balancent en intro ... Neil a la rage, ça se sent
qu'il a quelque chose à prouver, autant à son public qu'à lui même,
et à mon sens il n'y aura pas une seule fausse note dans cette soirée
... tous les morceaux parfaitement adaptés a Crazy Horse, grands
classiques (Cinnamon Girl, Loner, Cortez, Hurricane, Powderfinger
...) entrecoupés de surprises (Opera Star, la première fois que
j'entends un morceau de Re.ac.tor en concert ...) et de nouveautés
qui, même à la première écoute, semblent prometteuses (Mideast Vacation,
Long Walk Home, American Dream, Name Of Love ...). Setlist bien choisie, énergie incontestable, son correct malgré
l'acoustique médiocre de la salle ... en bref un excellent concert
qui nous rassure et nous réconcilie avec Neil. Rappel, Hey Hey My
My d'anthologie, puis il attaque Tonight's The Night ... Encore
traumatisés par la sortie de l'Ile St Germain en 1982, nous glissons
vers la sortie pendant que Neil se déchaîne ... face à la scène
au fonds de la salle, un flash s'imprime qui subsiste encore dans
ma mémoire ... l'immense toile peinte avec l'effigie de Crazy
Horse (l'indien) et le signe peace and love, et en dessous Neil
qui entre en transe sous les acclamations du public ... Ce Tonight's
The Night est tellement intense que je ne peux imaginer une seconde
que Neil aura la force de revenir sur scène, aussi nous nous éclipsons
dès la sortie des artistes, et regagnons la voiture le coeur léger
et les oreilles vibrantes ... Je ne saurai que bien des années
plus tard que Neil était revenu pour balancer "Hurricane"
une seconde fois en deuxième rappel ... damned ! Southern Pacific |
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